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Kurtissime ! ! !

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27 novembre 2006

[Théatre] Le Cid de Corneille

LeCidDet

Au début, on se méfie toujours de quelqu’un qui vous parle d’une pièce classique et qui, en plus, vous dit qu’elle était un vrai régal des sens. Alors, faites un petit effort et ne zappez pas tout de suite !

La représentation du Cid de Corneilles  à la Comédie française démontre à quel point une mise en scène sobre permet de servir un texte d’une musique et d’une force incomparable. D’immenses moucharabiers évoquant l’architecture andalouse, de grandes tentures, sont les seuls éléments de décor, le palais royal du roi d’Espagne.

Et pourtant , l’ambiance dramatique et sensuelle est présente, soutenue par une musique aux accents orientaux. Les couleurs des costumes caractérisent les personnages, leurs rangs, leurs fonctions, leur état d’esprit : rouge pour le roi et l’infante, marron pour les vieux dignitaires, blanc et noir pour Rodrigue et Chimène. Une Chimène métisse, menue, dont la danse indécise d’amour et de vengeance entraîne Rodrigue dans des désirs de mort, d’amour, de mort-amour…jusqu’au moment où le roi décide que Chimène qu’elle le veuille ou non (elle le veut BEAUCOUP  au fond d’elle-même), épouse Rodrigue après que celui-ci se soit couvert de gloire. 

Le_Cid_Corneille

© Cosimo Mirco Magliocca / Comédie-Française

Les acteurs, jeunes, vieux, moins vieux sont exceptionnels : chacun a sa manière d’exprimer le texte et chacune de ces manières est juste, pertinente et nous fait percevoir l’ambiguité des personnages, leurs conflits intérieurs, leurs passions, leur humanité.

Le plus merveilleux moment fut celui où, les acteurs revenaient sur scène sous les applaudissements et les vivas de groupes de jeunes enthousiastes, enfin réconciliés avec ce chef d’œuvre de notre patrimoine.

Assister aux dilemmes difficiles de personnages confrontés à leurs différentes responsabilités dans une période où le mot « valeur » semble une insulte, cela fait du bien, cela rassure. Car au fond, qu’est-ce que l’homme sinon cet être vivant travaillé en permanence par son libre-arbitre ?

Maya

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14 novembre 2006

[Film] - Pusher I de Nicolas Winding Refn

Beaucoup de retard dans mes chroniques de film, mais je tenais à parler de Pusher. Ce film fut réalisé en 1996 mais il est seulement sorti en 2006, à Paris à l'occasion des journées de promotion du cinéma.

Affiche_Trilogie

Voici son synopsis :
"A Copenhague, Frank vend de l'héroïne et fréquente le milieu de la petite criminalité. Sa dette envers le trafiquant serbe Milo l'incite à tenter un gros coup. Mais la police fait irruption pendant la transaction, et au cours de la poursuite qui s'ensuit, Frank perd à la fois la marchandise et l'argent. De rage, Frank expédie à l'hôpital son acolyte Tonny. Mais Milo commence à s'impatienter et se fait menaçant. L'urgence de rassembler une importante somme d'argent pousse Frank à multiplier les imprudences. Il va jusqu'à solliciterquelques couronnes auprès de sa mère qu'il n'a pas vue depuis longtemps.
En désespoir de cause, il achète une arme, et blesse l'homme de main de Milo avant de s'enfuir. Désormais en grave danger, il convainc son amie de l'aider à monter une ultime arnaque qui devrait lui permettre de quitter le pays dans les heures qui suivent..."

Frank
Kim Bodnia (Frank)

Le visionnage de ce film fut un choc.
Les protagonistes sont d'une brutalité ordinaire dans le milieu, rusés, pervers et veules : on est à des
siècles lumière des truands gentlemen à la façon cinéma français des années 50 - 60. Brutalité ordinaire, mais terriblement crue.
Chacun est obsédé par sa peau, par ses intérêts stricts, sans l'ombre d'un bout d'empathie, de sympathie
pour quiconque, même si les déclarations d'amitiés ne manquent pas.
Les femmes sont juste des moyens, pour faciliter une transaction, pour récupérer du fric. Elles sont
brutalisées tout du long, mais ne valent pas mieux que les hommes. Leur beauté est ici inutile.
Univers terriblement logique une fois ces prémisses intégrées.
C'est filmé comme un documentaire, du point de vue du "héros", ici Frank.
Ecoeurement ? Pas du tout. On est scotché au film tout au long de ses 95 mn grâce à une réalisation
exemplaire. On se prend même à espérer que le héros va s'en tirer. La fin se termine d'ailleurs par une interrogation : peut-il s'en sortir cette fois ?

Frank_et_Tonny
Frank et Tonny (Kim Bodnia et Mads Mikkelsen)

Les acteurs sont peu connus en France (sauf peut-être Mads Mikkelsen (Tonny), acteur danois qui a joué le rôle d'un prêtre illuminé dans "Adam's apple"). Il s'agit de Kim Bodnia (Frank) et Zlatko Buric (Milo), impressionants de naturel, même quand leur personnage est totalement faux-cul.

Milo___Zlatko_Buric


Du côté des images, on est servi : les couleurs, belles, ne servent pas à magnifier les lieux, les
personnages. Au contraire, elles soulignent l'univers minable de ces gens qui manipulent pourtant de belles sommes.
On pourrait continuer ainsi ...
Je n'ai pu voir que Pusher I. Les opus II et III semblent encore plus forts. Ils ne sont pas visibles pour le
moment dans les salles parisiennes. Attendre donc et s'il y a une sortie DVD ... vous savez ce qui vous resterait à faire.

Pusher___Critiques_Presse

Pour en savoir plus : Pusher_Dossier_de_Presse
http://www.pusher-latrilogie.com/

8 novembre 2006

[Film] Jean-Philippe de Laurent Tuel

Jean_Philippe_johnny

Les jeux vidéos nous ont habitués à des appellations du style « Something like » pour signifier qu’un jeu est inspiré d’un autre jeu de première référence comme par exemple les « Doom like », « Quake like », « Splinter cell like », etc … Dans le même genre, le cinéma à grand spectacle n’est pas en reste. On a pu voir ainsi des « Harry Potter like », des « Schrek like », etc … Tout cela reste tout de même avec un grand arrière-goût de concurrence commerciale états-unien like. Revenons donc à notre bon terroir de France où l’on peut aussi fabriquer des « Something like » de très grande qualité. Voici donc, devant vos yeux écarquillés, ce que je nommerai désormais les « Podium like », des comédies sur les plus grandes stars du show-biz français qui ne se veulent être ni des caricatures du genre ni des sujets à moquerie, mais de véritables fables touchantes et emplies d’humanité. Tel est le cas de « Jean-Philippe », un petit (et grand) chef d’œuvre réalisé par Laurent Tuel.

Jean_Philippe_luchini_fabrice


On peut ne pas aimer Johnny Hallyday, ça ne se discute pas. En revanche, on ne peut lui dénier sa place dans le monde du spectacle, le magnétisme qu’engendre ce monstre sacré attirant les foules, toutes générations confondues. Johnny est un monument vivant et je n’ose imaginer ce qui sera à sa disparition. Mais notre Jojo national est toujours là, bien vivant, toujours bien campé sur ses deux jambes malgré la pré vieillesse, les abus de drogue, d’alcool et autres "plaisirs", pervers ou non, ou plus simplement les préoccupations de sa vie privée l’obligeant à avoir désormais les yeux fixés sur le prompteur d’avant scène où défilent les paroles de ses chansons. OUI MAIS ! Et si Johnny n’avait pas existé ? S’il n’était resté qu’un Jean-Philippe Smet totalement anonyme ? C’est ce que tente de nous démontrer ce film qui a bien failli m’arracher parfois les larmes, et pourtant je tombe assez rarement dans le mélo larmoyant.

Jean_Philippe_luchini_fabrice_johnny_hallidayLes acteurs principaux ont gardé leur véritable prénom dans la vie, et pour cause, mais je ne peux vous raconter le pourquoi car il y a un bien un pourquoi. Ainsi Fabrice Lucchini qui nous a toujours habitué à des démonstrations hyper théâtrales de son art des planches jusqu’au devant de la caméra, devenant un « Gérard Philippe like »ou un « Jean-Louis Trintignant like », campe ici-bas un employé de bureau « Podium like », fan de Johnny Hallyday dans toute sa splendeur allant jusqu’à mettre en cause sa propre vie privée. Mais le clonage de Podium s’arrête là même si un immense clin d’œil en forme d’hommage y est présent dans le film. Et nous faisons ainsi connaissance avec un Jean-Philippe Smet qui n’aura jamais été Johnny, personnage empli d’humilité, écrasé par le monumental poids de la tristesse de n’avoir pu accomplir son destin, et interprété avec un brio inattendu par le maestro en personne, démontrant ainsi que de la scène à l’écran, son immense talent n’est plus à prouver.

Alors vraiment mon Johnny, pour ceux qui ne t’apprécient pas, sûrement parce qu’ils te méconnaissent, j’espère qu’enfin ils découvriront au travers de ce film pourquoi il est impossible de ne pas t’aimer. Si vous avez loupé ce film en salle, vous le trouverez désormais en DVD.

Aux lecteurs de ce blog, vous pouvez non seulement réagir sur ce film mais je vous lance aussi un petit défi. Choisissez un personnage célèbre incontournable de votre admiration et, à l’instar de « Jean-Philippe », laissez courir votre imagination pour dire ce qui se serait passé s’il n’avait pas existé. A vos pluviers ! (Pluvier = plume + clavier, ne pas confondre avec l’oiseau du même nom).

The Suuurge ...

7 novembre 2006

[Film] - Je vais bien, ne t'en fais pas

J'avoue avoir toujours un brin de réserve lorsque je vais voir un film "psychologique français". C'est moins risqué qu'un film réputé drôle mais ...
De plus, le visage de l'actrice sur l'affiche (Mélanie Laurent) laisse augurer d'un rôle principal tenu par une jeune fille volontaire mais fragile (ce qui est bien le cas, d'ailleurs), un peu nian nian ... mais là c'est faux.

Affiche_2

Cependant, le bouche à oreille et les critiques sur les sites cinéfils incitent à y aller tout de même. Go!
Le thème : Peut-on parler à ses parents ?
Sujet essentiel selon Jérôme Charyn et bien d'autres !
Est-ce possible quand on a 20 ans ? Ne sont-ils pas totalement englués dans une vie gris muraille, sans autre horizon que la télévision et le pavillon de banlieue ? Ont-ils seulement encore une vie sentimentale ? des ambitions ? des désirs ? Questions existentielles majeures à 1 € !
Le frère disparu répond non (patience, vous allez savoir comment).
Le nouvel ami de coeur de Lili, lui, ne répond pas, mais sans les mots la réponse est bien plus cruelle.
Et Lili ? Plutôt ouverte, elle n'a a priori qu'un seul reproche à leur faire, mais il est de taille : son père se
serait la cause du départ du frère jumeau, autrement dit d'une part d'elle même. On commence de sortir des clichés générationnels.

Paul__Kad_Merad_
Paul (Kad Mérad)


Tout de même, ce père (magnifique Kad Mérad), il pourrait avoir quelques gestes montrant sa peine, son
impuissance face aux événements, sa compassion envers sa fille. Mais non ! Il a un bon coup de fourchette. Son affection pour sa fille ne se traduit que par un conflit ouvert  avec le médecin, lui-même un peu caricatural dans sa posture de je-sais-tout-passez-votre-chemin : qui est le chef ? qui a la plus grosse ?.
Et les choses ne s'arrêtent pas : Lili reçoit des cartes postales de son frère, ce qui d'ailleurs la sauve de la
mort par anorexie, et ces cartes sont des plus agressives envers le père, ce vieux con.

A_table
Où le vieux con en prend pour son grade

Le film quitte alors ce marécage psychologisant pour s'intéresser à la nouvelle vie de Lili : la fin des études, le monde du travail, la vie sentimentale peu à peu ... et la poursuite alla Sherlock Holmes des traces de son frère.
Lors de ce jeu de piste, une tenancière d'hotel, serpillière à la main, un rien excédée par sa vie d'une platitude exemplaire, lui annonce qu'il vient de régler sa note, là, il y a à peine 5 mn.
On est accroché, on y croit. Le film est captivant, malgré la minceur de l'intrigue.
Et puis ...
... tout bascule ! Ce film prend alors une dimension vertigineuse, en dépit de quelques invraissemblances.

Lili__Melanie_Laurent_
Elles est douchée, Lili, et nous avec (Mélanie Laurent)

On pleure ! Oui, c'est pire que dans un film de Bollywood ! Cela devient d'une sensibilité formidable. Allez, on se lâche, ça fait du bien !

Pour en savoir plus : site du film

Critiques Presse
Critiques_Presse

1 novembre 2006

[Cycle] L'expressionisme allemand à la Cinémathèque

Il ne s'agit pas de chroniquer un film, mais simplement rappeler que la Cinémathèque nous donne à voir une restrospective des films expressionistes allemands du début du XXe siècle ainsi qu'une très belle exposition qui leur est consacrée.

A noter que sera projetée l'intégrale des films de Murnau.

faust_murnau

J'ai eu, quant à moi, la chance d'être invité à la projection du Faust de Murnau, avec, dans la fosse, deux musiciens qui en assurait l'accompagnement. Les "ciné-concerts" vont se poursuivre, en principe tous les jeudis à 19h.

Cette restrospective se déroule du 26 octobre 06 au 22 janvier 07 : y aller, souvent !

Site de la cinémathèque : www.cinémathèque.fr

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9 septembre 2006

[DVD] Collision de Paul Haggis

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Collision de Paul Haggis


Deux voleurs de voitures. Un serrurier mexicain. Deux inspecteurs de police qui sont aussi amants. Une femme au foyer et son mari, district attorney. Tous vivent à Los Angeles. Eux et beaucoup d'autres ne se connaissent pas, leurs vies n'auraient jamais dû se croiser.

Le jour où GOT a sorti sa critique de Collision j'ai vu rouge !!! Je l'avais démarré la veille au soir mais j'ai dû stopper net la projection pour raisons diverses et variées. Je me suis promi de ne pas la lire avant d'avoir vu ce film. Là, c'est bon ... je l'ai vu. J'écris mon billet et après on verra ...

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Euuuuh, ça c'est parce que j'ai vu rouge ...

Ce film est donc composé de plusieurs histoires qui se croisent, se chevauchent de manière furtive pour certaines, et plus percutantes pour d'autres. Tout le monde en prend pour son grade : pas de personnage tout blanc / tout noir. Personne de totalement bon (sauf un quand même) ni de totalement pourri. Paul Haggis, déjà scénariste de Million Dollar Baby, donne tout ce qu'il a pour que l'on en prenne bien conscience. Il faut bien que les pourris paient !! Oui oui, mais ils ne sont pas totalement mauvais ... regarde ... Ce serait trop bête s'il leurs arrivait malheur.

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Extraordinaire Michael Pena

Et la pression grimpe, grimpe et grimpe encore tel un Spike Lee à ses débuts. Le thème principal de ce film est le jugement : ne pas supporter d'être jugé par autrui tout en jugeant les autres. Contradictoire et tellement inscrit dans nos vies. On sent bien que cela va exploser, mais on ne sait absolument pas qui devrait y passer ! Une scène en particulier est vraiment terrible pour le spectateur que je suis.

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Thandie Newton et Matt Dillon

Côté casting : Matt Dillon incarne un filc blasé et raciste, Sandra Bullock la femme du procureur de Los Angeles incarné par Brenda Fraser ici très charismatique, Don Cheadle (je l'adore lui) en inspecteur mal aimé de sa mère, Ryan Philippe (mauvais, mais mauvais ... et dire que Heath Ledger aurait dû jouer son rôle !) en newby de la police, la sublime Thandie Newton en femme blanche (WTF ???) d'un réalisateur de série TV à succès (Malcolm et Eddy) mais qui a eu le malheur de manquer une fois de beurn's et ça ... c'est pas bien ! Oh, j'oubliais Ludacris en voleur parano est FABULEUX !!

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Mon pote Don Cheadle

Il est impensable de voir un film si bien filmé, joué et tout ça en 35 jours seulement. Réunir un tel casting (grâce aux relations de Don Cheadle), avec un budget Production de 6 millions de $ !! Résultat : plus de 160 millions de $ de recettes dans le monde. Paul Haggis va se faire des amis !

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Sandra Bullock, Thandie Newton, Matt Dillon et Jennifer Esposito

Un film à voir et à revoir pour sa réalisation, son scénario, les couleurs, les acteurs (sauf Ryan Philippe) ... Un grand moment.

Verdict : 4.7/5 ... à cause de Ryan Philippe

6 septembre 2006

[Film] Arrivederci amore, ciao - Michele Soavi

arrivederci_amore_ciao___affiche

Fiche technique :

Réalisation : Michele Soavi
Distribution : Alessio Boni, Michele Placido, Isabella Ferrari …

D’après le roman en ppartie autobiographique de Massimo Carlotto

Durée : 1h48

Sortie : 2 août 2006
Dossier de presse
ici

Synopsis
« Giorgio, un gauchiste idéaliste devenu terroriste, retourne en Italie après un exil en Amérique Centrale afin de mener une vie normale. Condamné, il voit sa peine allégée en devenant l'indic D'Anedda, un flic véreux. A peine libéré, Giorgio escroque le patron d'un club de strip-tease. Mais il a d'autres ambitions : monter un très gros coup avec la complicité du corrompu Anedda »

Le film s’ouvre sur un crocodile dérivant ventre à l’air sur un fleuve battu par une pluie tenace, à côté d’un village en Amérique latine. Il s’agit d’une « base » de

la guérilla. Les

soldats sont dépenaillés et désabusés, les enfants ont de la morve au nez, les femmes sont tristes à mourir. Celui qui deviendra le héros va retourner d’exil en Italie. Pour l’instant, il se fait raser la barbe par un ex-terroriste italien, tout comme lui. Après avoir apprécié la qualité du rasage, il tire une balle dans la tête de son compagnon. Il n’était pas fiable aux yeux de la guérilla et c’était le prix à payer pour partir. Le ton est donné.

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Un héros déterminé

Tout au long du film, on assiste à ce double mouvement : recherche éperdue de rédemption officielle et dissolution de toute morale.
Tout comme dans l’action terroriste, la fin justifie les moyens. Mais la fin, ici, est strictement individuelle : la réhabilitation !
Pour elle, Giorgio a besoin d’une vie rangée : un restaurant, une future femme, des alliés dans le monde politique. Ces alliés, il les obtient … en les faisant chanter, les menaçant de dévoiler des aspects peu reluisants de leur jeunesse. Sa future femme, il la faut du type de celle qu’on épouse, bien sage, de bonne famille : indispensable pour une réhabilitation.

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Un parfait amour

Elle n’est pas celle qui le fait vibrer. Cette autre, il la voit (la revoit ?) dans une vitrine d’un magasin de chaussures et la fait chanter : son mari a une énorme dette de jeu et c’est à elle d’en payer les intérêts. Ses magouilles sont repérées par son boss qui lui donne une leçon … physique : qu’à cela ne tienne ! Il monte un guet-apens avec un gros bonnet de la police … qui prend sa part au passage. Les représentants de la loi, les élites de la société ne sont pas plus vertueux que les malfrats !

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Un policier intègre

Et ça continue …

Le titre du film ? C’est celui d’une chanson, gnangnan à mourir, chanson préférée par sa future épouse et par la femme de ses fantasmes. C’est aussi ce qui est inscrit sur une couronne mortuaire. Le reste, vous le saurez en voyant ce film.

Beaucoup de dérision. Un grand moment.

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Synthèse des critiques dans Allociné

31 août 2006

[Film] Aviator de Martin Scorcese Part II

Part II Avis de Dolphy00

Après tant d'éloges par Deweysax, faut-il faire entendre une voix différente ?

Voyons un peu :

- Les images et les couleurs sont somptueuses

- Les décors : mmmm ! un délice

- Les acteurs : là, déjà, il y aurait à dire. Y a pas photo pour Leonardo DiCaprio et pour Alec Baldwin. Mais pour les autres, on y reviendra.
- L'histoire ... bon là, faut reconnaître que c'est un peu léger. Voyons de plus près.

Martin_Scorcese___American_Express_by_LiveU4
Martin Scorcese _ American Express by LiveU4
(Deweysax a utilisé toutes les photos du film !)

L’histoire, disions nous :

La seule trajectoire qui traverse presqu’entièrement le film est la phobie progressive du contact d'Howard.
- Les toilettes d'abord : comment sortir sans toucher la poignée de la porte ?
- Puis l'assiette aux petits pois superbement rangés et qu'un foutraque (son dir'com !) vient saccager en en piquant un : il faut quitter le restaurant !
Le talent de Scorcese fait que nous même sommes coincés dans ces foutues toilettes et que ces petits pois sont à présent à vomir.

Une autre trajectoire, plus tardive : les avions, de plus en plus gros, et des idées qui auraient révolutionné l'aviation. Mais est-ce historiquement exact ? Serions-nous sans le savoir, éternellement redevables à Howard Hugues de pouvoir prendre l'avion dans des conditions quasi démocratiques ? Là, ça fleure le cliché hollywoodien !

Puis deux histoires avortées :
- Le tournage d’un film : Hell’s Angels, fresque aéronautique, pour lequel les caméras n’étaient jamais assez nombreuses, nécessitant 3 ans de tournage, épuisant la fortune de Hugues … puis plus rien ! Le synopsis nous apprend que ce fut un triomphe qui a révolutionné Hollywood, mais pourquoi ce début tonitruant dans le cinéma n'est suivi de rien ? A-t-il abandonné le cinéma ? Pourquoi ? No comment ! Allons, dépêchons, dépêchons ! Vous bloquez le passage.

- La construction d’un avion en bois ! Vous avez bien lu. L’aluminium se faisant rare et la concurrence ayant trusté tous les stocks, Hugues se lance dans la construction d’une carlingue en bois. On se dit que là, le crash financier et aéronautique est imminent … mais … Silence ! Allons, allons, dépêchons ! Avancez je vous dit.

Et la grande scène du prétoire ? Vous savez, ces scènes archi classiques, ultra codées du cinoche à l’américaine. Eh bien notre Marty y plonge, s’y vautre même, sans crédibilité aucune. On reproche à notre innocent Howard d’avoir empoché l’argent de l’armée durant la guerre pour des avions qui n’ont jamais été livrés. Ledit Howard est à ce moment là du film complètement à l’ouest, totalement trituré par ses phobies, incapable d’aligner deux idées. Et lors du procès, il torpille l’accusation selon le schéma de l’arroseur arrosé, sans qu’à aucun moment on ne s’interroge sur l’examen minimal du bienfondé de l’accusation par le grand jury.

Il s'agit là d'épisodes qui font qu'on décroche du film.

Heureusement il y a les fêtes somptueuses (ils ne font que ça, les ricains ?) et les femmes (bon ça, on connaît aussi chez nous).

Les femmes : il n’est jamais facile de faire jouer le rôle d’une actrice mythique par une autre. Trop de pièges !  Ava Garner, sa révélation progressive : ça passe !
Mais Katharyn Hepburn ? Non !
Cette actrice avait un sacré caractère ; elle avait du « chien », à la fois voyouse et femme de la haute, une vraie star. Pari impossible pour Cate Blanchet ! C’est même une erreur de casting. Durant le film, et par mimétisme avec le héros un peu dur d'oreilles, j'avais cru avoir mal entendu : cette Kate, ça ne pouvait pas être Katharyn Hepburn ! Ce n'est que lorsqu'elle parle de son nouvel ami, Spencer (Tracy) que le voile se déchire et que je décroche encore : pas crédible.

Pour mes réunions Tupper Ware, je préfère toujours une Hepburn (la mère, la fille, tout est bon).

Désolé pour les fans de Scorcese (et de Cate Blanchet) ! Pour les belles images, pour le tandem di Caprio – Baldwin … et par admiration pour le reste de l’œuvre de Martin Scorcese, je mettrai 3.

"Va; Je ne te hais point"

30 août 2006

[Livre] Les Cafards de Jo Nesbo

Ca vous branche un polar norvégien pour cet été ? Non ? Et bien ceci est pour vous : Je vous présente Les Cafards de Jo Nesbo. Alors oui Nesbo est Norvégien. Oui il écrit des polars. Oui ses polars sont donc des polars norvégiens. Et oui ils sont fait pour vous, qui refusez la nouveauté nordique, probablement par peur convulsive des vikings barbus et ... okok, je m'égare.

Preuve que c'est un livre de qualité, voici la couverture de la version Poche (mais pas chez Poche) :

Les_Cafards_Jo_Nesbo

Quoi ? Elle est laide la couv' ? Oui, un peu c'est vrai.

Vous ne reconnaissez pas la Norvège là ? C'est un peu normal : l'histoire se déroule en Thaïlande. D'où la couv' en fait ok ? C'est bon ? Je peux continuer ? Trop cool, merci à toi.

Un somptueux couteau thaïlandais enduit de graisse norvégienne est retrouvé planté dans le dos d'un ambassadeur scandinave. L'homme est mort dans une chambre de passe à Bangkok. Près de lui, une valise au contenu sulfureux de quoi nuire, de quoi faire très mal... A peine revenu d'Australie, Harry Hole repart pour l'Asie, ses usages millénaires, ses secrets et sa criminalité dont il ignore tout. Toujours aussi cynique, intimement blessé, l'inspecteur venu d'Oslo va se heurter de plein fouet à cette culture ancestrale en pleine mutation. Un tueur local monstrueux le traque sans relâche. L'affaire se complique au-delà de la raison. Bangkok reste une ville à part. Un mystère pour celui qui s'y arrête. Hole ira jusqu'au bout, au plus profond du cœur d'un homme, jusqu'à l'invraisemblable...

C'est le premier roman que je lis de Nesbo et je dois reconnaitre que j'y reviendrai. J'avais adoré Mankell (ok, c'est la Suède mais c'est pas si loin finalement) et je voulais poursuivre mon voyage à travers les pays Nordiques ... Sauf que là c'est, au bout de 20 pages, direction la THAïLANDE !!! Et ils sont où mes Norvégiens et leur Norvège ?? En fait, Hole fait la rencontre de moultes Norvégiens sur place, à croire que seuls les Norvégiens se baladent là bas.

(Il est vraiment bien le morceau de Defunkt que j'écoute là ...)

Le fait qu'il rencontre tous ses nouveaux amis / ennemis norvégiens nous fait découvrir la Norvège. Et oui, c'est bien foutu ça. L'intrigue nous emmene dans le monde sombre de la pédophilie mais pas que. Nesbo nous tient en haleine jusqu'au bout. Les personnages se suivent et ne se ressemblent pas. Chacun des personnages a sa particularité ... souvent étonnante, une face cachée.

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Pffff, Goss' Bo en plus le Nesbo ...

C'est le second opus autour de Harry Hole, le premier se déroulant en Australie, et cela donne vraiment envie de lire la suite et surtout de découvrir le reste de l'univers de Jo Nesbo, en dehors de Hole. Juste pour l'anecdote, quand j'ai découvert cet auteur, son nom m'intriguait ... Nesbo ... bizarre comme nom. Un pseudonyme ? Voyons voyons ... Nesbo ... Obsen .. OBSEN ??? OBSEN !!!!! AHAHAH TROP FORT LA !!! Et finalement non, c'est juste son nom ... Nesbo.

Verdict : 4.1/5

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29 août 2006

[Film] Jardins d'automne - Otar Osséliani

2006 - 115' - Comédie

Jardins d’automne - affiche
Jardins_d_automne___affiche

Synopsis

Vincent est ministre, homme puissant, pas trop laid, plutôt élégant, buveur, mangeur, bon vivant. Odile, sa maîtresse, une très belle fille, est intelligente, lucide, charmante.

Ne liez pas votre destin à de trop belles filles mes amis : ça peut vous coûter cher. Dès que Vincent est chassé de son poste, elle le plaque.

Théodière, le nouveau ministre, investit le somptueux bureau de Vincent. Il casse tout : il change les étagères, le tissu d'ameublement, le bureau, les fauteuils, jusqu'aux cendriers et aux téléphones. Pour longtemps, qui sait ? Il est optimiste.

Par contre, l'ex ministre Vincent commence à vivre...

Et si, à la fin de notre histoire, Vincent croise Théodière, son rival et successeur en disgrâce à son tour, ce sera sans haine, ni joie perverse : « Tu as l'air fatigué... tiens, bois un coup ! ».

Otar hésite à monter sur scène, à se mettre dans le faisceau du projecteur. Serge Tubiana, le maître des lieux à la cinémathèque, insiste, présente le film avec affection, déclare qu’il a compris Osséliani lorsqu’après une longue séance de travail un matin, ce dernier lui proposa du vin blanc ou de la vodka, a jeun.

Puis Otar Osseliani nous parle de la France, de ses officiels qui voulaient lui faire faire la Traviata. Mais, s’exclame-t-il, pour cela, il me suffisait de rester en Union Soviétique.

Ces quelques mots dessinent un peu la personnalité de ce cinéaste qui a choisi de vivre en France depuis 30 ans.

L’histoire ? Le synopsis tente de le décrire, mais comme il n’y a pas vraiment d’intrigue, il faut plutôt parler de cheminement, de reconquête de la vie.
Un ministre perd son boulot. Sans qu’on sache vraiment pourquoi (mot étranger à Osséliani), il déclare qu’il ne fait rien et qu’il ne travaillera plus.

Sa mère lui donne les clés d’un de ses appartements, dans le quartier de son enfance, semble-t-il et là, il s’attaque avec sérieux … à la bouteille, il fréquente comme par inadvertance ses amis de son ancien quartier, il est recueilli par une prostituée qui semble le connaître depuis son plus jeune âge. Il essaie, gentiment, de récupérer l’appartement que sa mère lui a confié, mais il est occupé par des squatters.
Il lui arrive des ennuis, qui ne semblent pas l’affecter.

Otar Osséliani, peintre des rues
Jardins_d_automne___1___Otar_Osseliani

Peu à peu, son monde se peuple de deux tribus : les femmes qui l’aiment et qui s’occupent de lui (dont sa mère et ses sœurs) et les hommes, des amis, qui aiment à se retrouver pour boire, manger, chez lui, au bistrot. Des amis curieux dont des popes, un jardinier qui officie au jardin du Luxembourg et peintre des rues à ses heures (Otar Osséliani lui-même), un bistrotier qui promène les enfants sur des ânes et qui est aussi peintre d’intérieur. Pas très crédible ? Autre mot inconnu du cinéaste.

Nous sommes dans ce qui ressemble à une fable : l’amour et l’amitié comme alternative au décorum et aux honneurs empesés de la République.

Un personnage crève l’écran : Michel Piccoli dans le rôle de …  la mère du ministre ! Il est fantastique. Il s’amuse comme un fou, et nous entraîne dans son jeu tout en retenue et bonhommie.

La maman et son ministre de fils (Michel Piccoli et Séverin Blanchet)
Jardins_d_automne___2___Michel_Piccoli_et_S_verin_Blanchet

Il est celle qui le réconforte  vite fait (dépêche-toi, dépêche-toi) en lui rappelant ses codes bancaires, en lui confiant les clés de l’appartement, en restant à ses côtés lors d’un exercice de yoga (un poirier) sensé le décontracter. Il est la mère qui accueille ses amis quand ils sont torchés grave et qui les réconforte au matin par un petit café et une belle carafe d’alcool. Il est celle autour de qui toutes les femmes de la nouvelle vie du ministre se rassemblent pour une partie de campagne, au jardin du Luxembourg encore.

Jardins d’automne ou le retour aux plaisirs simples de la vie quand l’âge avance.
On est bien !

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